Erwan Berton

Erwan Berton, marin-pêcheur, président du comité interdépartemental des pêches Aude et Pyrénées-Orientales

Vous êtes pêcheur « petits métiers ». Pouvez-vous nous expliquer ?

Cela signifie que je suis polyvalent. J’utilise plusieurs techniques, ce qui me permet de m’adapter à la saisonnalité du poisson, voire de changer d’engin de pêche au cours de la journée. Ainsi, mon impact est réparti sur plusieurs espèces.

Erwan Berton

Erwan Berton, marin-pêcheur, président du comité interdépartemental des pêches Aude et Pyrénées-Orientales

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Erwan Berton, marin-pêcheur, président du comité interdépartemental des pêches Aude et Pyrénées-Orientales

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Décrivez-nous une de vos journées de travail, en juin, par exemple.

Poulpe

Erwan Berton, sur la Fleur de sel, relevant un poulpe

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Erwan Berton, sur la Fleur de sel, relevant un poulpe

Lionel Pedraza / Hans Lucas

J’appareille à l’aube au port de Leucate, à bord de mon bateau, la Fleur de sel. Je pêche à la ligne quelques kilos de loups, avant de faire route vers un filet mouillé la veille. Les bons jours, il renferme quelques dizaines de kilos de daurade royale. Retour au port pour casser la croûte, puis, l’après-midi, relevage des casiers à poulpes. Ensuite je m’occupe de la vente de mon poisson sur le port et des livraisons. Mes journées sont très intenses, mais ce métier me permet d’être libre et de passer plus de temps avec ma famille.

En plus de ce travail, vous avez pris des responsabilités en tant que président du Comité interdépartemental des pêches…

Nous, pêcheurs, vivons du prélèvement de la ressource. Nous devons donc être les premiers à la gérer. C’est en étant force de proposition que nous pourrons le mieux nous en sortir. Si nous laissons les autres décider pour nous, nous perdrons la main. C’est pourquoi, par exemple, notre prud’homie a pris des mesures pour mieux encadrer la pêche au poulpe, en limitant le nombre d’engins de pêche et en instaurant une période de fermeture.

Erwan Berton

Erwan Berton, en mer sur la Fleur de sel à Leucate

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Erwan Berton, en mer sur la Fleur de sel à Leucate

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Quelles sont vos relations avec le Parc naturel marin ?

Erwan Berton

Erwan Berton, marin-pêcheur, président du comité interdépartemental des pêches Aude et Pyrénées-Orientales

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Erwan Berton, marin-pêcheur, président du comité interdépartemental des pêches Aude et Pyrénées-Orientales

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Je travaille régulièrement avec le Parc sur des thèmes tels que les espèces envahissantes, la valorisation des produits de la pêche ou encore sur les problèmes récurrents de conflits d’usage. À ce sujet, le confinement nous aura permis de réaliser l’impact de la fréquentation humaine sur les écosystèmes : on s’est remis à prendre du poisson à des endroits où il n’y avait plus rien, nous avons revu, à cinq miles des côtes, des requins qui étaient auparavant à dix miles au large. Il a ensuite suffi que les bateaux reviennent pour que cette faune disparaisse. La mer souffre du dérangement, c’est évident. Nous sommes trop nombreux sur l’eau, trop nombreux à avoir un impact sur la ressource. Ne pourrait-on établir des quotas pour la pêche récréative, au moins dans le périmètre du Parc ?